Ce n’est pas par hasard si, cinquante ans après sa parution, le livre de
René Dumont, L’Afrique noire est mal partie, soulève toujours autant d’intérêt,
de débats et de controverses. Comme un bon professeur, René
Dumont a grondé, peut-être un peu fort, ceux qu’il voulait aider.
Dans son ouvrage intitulé ‘’l’Afrique noire est mal partie’’, Réné Dumont dresse un diagnostic des handicaps du continent africain, les problèmes de corruption, les conséquences de la décolonisation etc.
Aujourd’hui, une analyse sérieuse de la réalité dans bon nombre de pays nous fait dire que déjà, en 1962, juste deux ans après l’indépendance de la majorité de ces pays sur le continent, Dumont était un visionnaire.
Même si quelques actions isolées et de rares cas dans des pays au fonctionnement plus où moins exemplaire nous donne l’espoir qu’un soleil révolutionnaire finira par briller sur TOUS les pays du continent, il y a lieu de reconnaître et de prendre conscience que les analyses avant-gardistes de Réné Dumont sont d’une pertinence que beaucoup de faits ne cessent de confirmer depuis lors.
Depuis ce que je qualifierai d’interpellation ou d’invite à reconsidérer nos stratégies de développement en Afrique, qu’est-ce qui explique qu’à ce jour, le continent semble s’enfermer dans un statuquo qui ne dit pas son nom ? Avons-nous tourné le dos à notre propre développement ? Avons-nous refusé cette prise de conscience à laquelle nous invitait Dumont ? Pourquoi après être mal partie, l’Afrique noire ne parvient toujours pas à redresser le cap une fois pour toute ?
Non pas que des efforts ne sont pas faits. Des initiatives, il en existe énormément sauf que les résultats escomptés ne sont jamais où ne sont que très rarement atteints.
Il ne s’agit ici que de simples interrogations qui me reviennent chaque fois que me trottent à l’esprit des réflexions sur le développement de l’Afrique ; ce continent semblable à un paysan de mon village, assis sur un grenier bien rempli tout en criant famine.
Comment est-ce possible ? J’en viens parfois à me demander si les richesses de nos sous-sol ne seraient pas une bénédiction du diable, tellement elles attirent sur nous de multiples malédictions : famines, conflits de tous genres (tension interne, tension entre état, conflits religieux etc).
Que faire ? Comment se sortir de cette situation labyrinthique dans laquelle le continent semble enfermé ?
Cette question nous interpelle tous. Aussi bien les dirigeants que les dirigés ; ces derniers – vers qui je veux surtout me tourner car trop souvent sur le continent, l’expérience a démontré que nombreux sont ces peuples qui pensent que le souci même du développement de nos pays ne devrait peser que sur les épaules de nos gouvernants – et qui conviendront avec moi, je l’espère, qu’il s’agit bien d’une affaire de tous, qu’importe la sphère d’exercice du pouvoir, qu’importe notre rang social.
Malgré les inquiétudes, mon optimisme demeure, depuis toujours, le même. Il est grand. Le mauvais sort finira par être conjuré et le train du développement qui ne fléchira jamais entrainera les wagons de pays en pays pour les mener au port de la prospérité.
Ceci est possible pour peu que chacun de nous commence dès maintenant à prendre conscience de sa part de responsabilité dans le processus en question. Ceci est possible car de nombreux héros connu sur le continent ont prouvé aux yeux du monde que l’Afrique et les africains sont capables d’actes nobles qui peuvent impacter non seulement le continent mais aussi les pays au-delà des océans. Ceci est possible car déjà, beaucoup sont ceux qui, parmi les différentes générations s’inspirent de ces héros et, autour d’eux, se développe des pôles de conscience.
Ceci est possible et c’est d’ailleurs ce que j’exprime à travers les vers de mes 37 poèmes, tous dédiés à l’Afrique dans ma parution titrée « Salves d’Afrique » que je vous invite à lire et à partager avec vos proches.