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Préface de l’œuvre ‘’Sermon cutané’’ de Rock Aklesso KANAZA

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De part la pertinence des thèmes abordés, la référence aux saintes écritures, il ne fait aucun doute que Sermon cutané restera l’une des rares œuvres de la littérature togolaise qui se verra louée à la fois dans les milieux religieux et scolaires.

« UT PICTUA POESIS » (la poésie est une peinture) dixit le poète romain Horace. C’est en effet à travers cette peinture que le poète transmet ses idées par des formes frappantes, afin d’introduire une réflexion chez ses lecteurs. Cette réflexion peut être sociale, philosophique ou religieuse ; des univers savamment explorés dans le présent recueil de Roc Aklesso KANAZA.

Ce premier né de Kanaza – Sermon cutané – vient ainsi enrichir le patrimoine littéraire togolais et confirmer les talents que l’on lui connait déjà et dont-il a toujours fait montre dans le cadre des diverses activités du Cénacle, Association de la Nouvelle Génération de poètes du Togo. 

La communauté des poètes se réjouit donc de la consécration de ce jeune féru de littérature qui, à travers ses prestations a, avant même la parution du présent recueil, réussi à conquérir le cœur des amoureux de poésie.

De ses vers qui sonnent tels des versets bibliques il compose chacun de ses poèmes aux allures de cantiques qui rendent témoignage de sa foi en Dieu, en son amour et en sa bonté.

‘’Ma prière à Dieu’’, ‘’la mort en christ’’, ‘’Allez leur dire’’ sont entre autre des titres qui font prendre à l’auteur son bâton de pèlerin dans sa longue marche vers le Père tout en s’efforçant dans le même temps d’illuminer et de guider le lecteur tel Moïse à la descente du mon Sinaï. 

Croyant, Kanaza est aussi rêveur et moralisateur. Par ses rêves il crée l’enchantement et à travers sa plume, il nourrit l’espoir vivifie l’amour, conscientise non en se posant forcement en donneur de leçon mais en murissant des réflexions saines sur des sujets d’actualités qui gangrènent nos sociétés.

Entre deux lectures je me suis surpris à sourire tout en me projetant dans l’imaginaire ce que peint dans le réel la déclamation de certains quatrains tels:

Heureuses les peaux mi-claires, mi-sombres

Car elles habiteront des villes Africaines.

Mais, seront-elles heureuses lorsqu’on

Les apostrophera : Assigamé yovo ?

Ou encore

Dans nos rues, les femmes vont nues,

Les mains cependant dans des poches.

Des hommes en de cossues tenues

Les mettent dans leurs poches.

L’on voit ainsi le jeune étudiant aller au-delà de sa passion pour les lettres et se vêtir du manteau de sociologue pour alors dénoncer le vagabondage, l’infidélité, l’inégalité, l’injustice, la dépigmentation… par des mots qui pour la plupart s’adressent à la jeunesse. A l’endroit de cette jeunesse Kanaza martèle :

Les nuits sont faites pour dormir ;

Et comme certain de ne se faire entendre que d’une seule oreille, il insiste :

Tu entends ?

Les nuits sont faites pour dormir.

A cette jeunesse il prouve également à travers la parution de Sermon cutané que le courage et l’abnégation doivent être leur crédo de tous les jours étant donné – comme peut nous l’inspirer ‘’baccalauréat’’ – qu’il appartient à chacun de nous sur cette terre de tracer par nous et à la sueur de notre front la voie qui nous mène vers le succès.

De part la pertinence des thèmes abordés, la référence aux saintes écritures, il ne fait aucun doute que Sermon cutané restera l’une des rares œuvres de la littérature togolaise qui se verra louée à la fois dans les milieux religieux et scolaires.

Comme le disait Hubert d’Aquin: ‘’La littérature existe pleinement non pas quand l’œuvre est écrite, mais quand un lecteur remonte le cours des phrases et des mots pour devenir, par ce moyen, cocréateur de l’œuvre.’’

Aussi, tout comme j’ai savouré chaque mot, chaque vers et chaque strophe de ce recueil, je vous invite à pénétrer l’univers de l’auteur et à matérialiser, au gré de vos lectures, son imagination pour ainsi, avec lui, dans cet élan d’espoir de vivre un monde nouveau, plus juste et plus équitable,

Chercher une corde en acier

Et de vos propres mains

En faire un nœud coulant

Pour qu’à l’aune de votre apogée

Vous puissiez pendre sans témoin toute bribe de misère