Retenons toutefois que c’est avec des yeux brillants d’espoir et le cœur doux que l’auteur entonne ses chants «pour rendre grâce au Maître du jour». Nous sommes ainsi invités, en passant l’étape de notre enfance, à prendre la réelle mesure des choses et à méditer ces questions existentielles qui établissent des liens souvent forts entre Dieu et nous. Steve BODJONA
Avant même d’entamer la lecture du présent recueil, je voyais comme un soleil d’«AURORE» planer sur chacune des cinq parties qui le composent. Ces aurores confiées à Dieu et qui vont de l’enfance à l’hymne chanté à la patrie dans un rêve d’espérance et de douceur parfois aigre dénotent de la sensibilité de l’auteur et nous plongent dans des séquences variées de la vie de tout un chacun.
L’enfance, cette période faite de rêve et d’innocence dont le souvenir ne nous quitte jamais. De sa nostalgie, Ella nous fait revivre la beauté culturelle de l’Afrique. Tout en mettant en avant le terroir togolais, elle nous rassemble sous un décor de clair de lune pour perpétuer la tradition orale de nos pères: – MI SÉ ÉDRU LOO, ÉDRU NÉVA – Et ainsi rappeler à notre mémoire collective ces valeurs culturelles de plus en plus ignorées.
Dans ce recueil, chaque poème à une essence particulière, née d’une inspiration qui sans doute retrace mille et une expériences propres à l’auteur ou vécues par ricochet. Chaque poussée de fleur donne envie de s’y attarder mais naturellement l’on ne saurait le faire dans le cadre restreint d’une postface.
Retenons toutefois que c’est avec des yeux brillants d’espoir et le cœur doux que l’auteur entonne ses chants «pour rendre grâce au Maître du jour». Nous sommes ainsi invités, en passant l’étape de notre enfance, à prendre la réelle mesure des choses et à méditer ces questions existentielles qui établissent des liens souvent forts entre Dieu et nous.
La corrélation entre les différentes parties de ce recueil nous permet de résumer l’esprit des mots de l’auteur en ces termes : l’enfance est cette étape de la vie où, avec innocence et pureté, nous ressemblons le plus à Dieu. Toute espérance est en Dieu, toute douceur est d’essence divine.
Sur son pays le Togo, la lumière que génère son aurore semble faite de mille couleurs de désolation. Le constat est amer et le peuple tout entier semble perdre ses repères. Ella, comme les yeux rivés sur le blanc, le rouge, le vert et le jaune du drapeau de l’indépendance s’indigne alors au nom de son pays de voir
«l’étoile blanche d’espoir de son peuple
Se noircir d’incivisme et d’indiscipline
Sous le soleil vert, jaune et rouge panafricain».
Chaque togolais est ainsi interpelé et au-delà même des frontières du Togo, chaque citoyen du monde. Serons-nous capables chaque matin de nous demander, à la suite de Kennedy, ce que nous pouvons faire pour notre pays et ainsi le porter au pinacle des succès les mieux contés? Combien serons-nous à chantez sur des notes de musique:
«Sol de l’humanité !
Lance au ciel, les ballons de labeur
Pour faire germer les cocotiers
Défiant de leur cime, le ciel à portée de nos mains»?
Ella nous y invite, ménageons ensemble nos montures.