Il n’y a pas meilleur adepte que Moise INANDJO à cette réflexion qui me pousse souvent à dire qu’il ne faut pas juste écrire parce qu’il faut écrire mais qu’il importe d’écrire pour éduquer, écrire pour conscientiser.
En effet, après avoir éclairé l’opinion sur les questions de la prostitution, du VIH-Sida et levé le voile sur des réalités quotidiennement vécues que sont l’avortement et les conflits avec leur lots de déplacés et de réfugiés, le ‘’berger des cœurs’’ – comme Moise à la tête du peuple d’Israël – nous ouvre les yeux, cette fois, sur l’univers des enfants abandonnés.
Une fois encore, Moise INANDJO reprend son manteau d’éducateur pour parler à notre cœur et à notre sensibilité. Il le fait de fort belle manière à travers l’histoire d’un jeune homme, Paul qui, en revenant sur des traces douloureuses de son histoire faite de questionnement et d’incompréhension, se soulage dans les sages réflexions de celle par qui l’auteur choisit de nous livrer son état d’âme face à cette triste réalité trop souvent vécue dans nos sociétés : l’abandon délibéré des enfants.
Qui de nous n’a pas chanté comme pour cautionner les propos de Victor Hugo qui nous rappelle sans cesse que quel que soit le lieu, l’heure, la situation sociale des parents, toutefois que «l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris» ? Alors ce pose naturellement à nous la question qui guide l’auteur tout au long de son œuvre : «comment l’on peut souffrir pendant neuf mois, endurer les douleurs de l’accouchement et décider par la suite de jeter, d’abandonner son enfant, son propre enfant dans la forêt, à la plage, au marché, dans la rue, devant une église, dans un égout, dans les latrines ?…. » Comment peut-on avec autant de désinvolture rejeter une partie de soi-même ?
Certes l’œuvre nous explique que plusieurs facteurs tendent à justifier le choix des géniteurs mais en même temps, rappelle que rien, aucune raison ne peut gouverner de tels actes.
Elle nous pousse d’ailleurs et amène surtout nos sœurs à se rappeler, pendant qu’elle porte leur grossesse, que sous d’autres toits, il existe des femmes qui baignent dans la tristesse de ne pouvoir procréer et qu’en aucun cas, elle n’ont le droit de disposer de la vie de ce qu’il convient d’appeler un don de Dieu.
Elle rappelle également à la mémoire de celles-ci que tout do n, toute grâce, toute richesse, dilapidé sans conscience est difficilement retrouvé et qu’ainsi les regrets tardifs de n’avoir pas d’enfants trouvent parfois leur source dans des actes de jeunesse de certaines personnes qui, alors qu’elles avaient la possibilité d’illuminer une vie ont préféré, par leur comportement, agrandir la liste des ‘’espoirs abandonnés’’
Il faut donc à tout prix une levée de bouclier pour mener une guerre sans merci contre le phénomène. Là encore, notre ‘’berger des cœurs’’ se positionne en éclaireur pour, dans un crédo aux allures de celui d’une messe de dimanche nous suggérer des solutions.
Ces solutions ne sont qu’indicatives. Elles ne sont pas que propre à l’auteur. Elles ne concernent pas que ces nombreux centres d’accueil qui chaque jour tentent de redonner du sourire à ces êtres innocents obligés dès leur naissance de gouter à l’amer saveur de l’abandon et de la solitude. Elles n’interpellent pas que les gouvernants.
Ces solutions, cette œuvre, tout le récit à nous livré s’adressent à chacun de nous et j’espère qu’en parcourant les lignes de cette œuvre fort émouvante, les cris et pleures de nombreux enfants délaissés de par le monde perceront le cœur de chaque lecteur.